Psychiatrie, déliquescence en cours les pouvoirs publics entérinent
La Contrôleur Général des Lieux de Privations de Liberté (CGLPL) a publié au Journal Officiel du 27 octobre 2022 des recommandations en urgence relatives à l’établissement de santé mentale de Vendée à La Roche-sur-Yon. Dans le même temps, de nouveaux décrets sortent, et entérinent la catastrophe plutôt que de tenter d’apporter des solutions.
Dans le cadre de ses missions, la CGLPL se préoccupe des « conditions de travail des personnels et des différents intervenants en ce qu’elles impactent nécessairement le fonctionnement de l’établissement et la nature des relations avec les personnes privées de liberté » (cf le site internet du CGLPL).
Graves dysfonctionnements à corriger
La visite effectuée en juillet dernier dans l’EPSM de Vendée a relevé des « dysfonctionnements graves ». Ainsi l’établissement connaît « de très graves difficultés de ressources humaines. Les médecins sont insuffisamment présents dans les unités ; les patients sont souvent vus de façon expéditive au cours d’entretiens dont la durée peut être inférieure à cinq minutes ». « Les patients, même admis en soins libres, ne peuvent aller et venir librement. […] Dans les unités fermées, l’accès au parc est conditionné à la disponibilité des soignants pour ouvrir la porte, à des restrictions temporelles, à des conditions d’accompagnement […] ».
Deux nouveaux décrets concernant directement la psychiatrie sont sortis en septembre 2022. Ils doivent entrer en vigueur au 1er Juin 2023. SUD y voit seulement la préoccupation des pouvoirs publics de se protéger de tout recours. Tandis que les conditions d’accueil des patient·es et de travail des soignant·es empirent… Sans doute pourra-t-on observer une désertion plus grande encore des personnels travaillant en psychiatrie. Et un accès aux soins de plus en plus compliqué pour la population…
Comment ce décret peut-il améliorer la prise en charge des patient·es ? Peut-il prétendre assurer la qualité des soins délivrés par les équipes pluridisciplinaires en psychiatrie ? Peut-il garantir que les dysfonctionnements relevés par le CGLPL cet été dans l’établissement de santé mentale de Vendée ne s’étendent à tous les établissements titulaires d’autorisation en psychiatrie ?
Mobilisations nécessaires comme jamais
Le syndicat SUD Santé Sociaux appelle les usager·es et leurs familles à réagir avec les personnels à la dégradation des soins à venir. Les conditions d’accueil des personnes en souffrance psychique ne peuvent s’améliorer sans que les conditions de travail des soignant·es ne connaissent une amélioration significative.