Voeux de Macron, Voeux de patron !
Le 6 janvier, Macron a présenté ses vœux à la santé pour la première fois depuis 2017. Nous sommes partagé·es entre l’indignation devant une telle indifférence, et l’inquiétude de voir le destructeur Macron se pencher sur la situation de notre système de santé. Il brise et dégrade tout ce qu’il touche.
Conseillé par ses communicant·es, il s’est d’abord soumis à un exercice de fausse repentance. La stratégie a déjà servi. Ici pour faire croire qu’il aurait compris ses erreurs : “le diagnostic était juste, le traitement n’était sans doute pas suffisant.” Or Macron est aussi dangereux qu’un médecin du XVIème siècle, et le remède pire que le mal.
Il ne faut pas attendre longtemps pour que les mots creux se transforment en projets mortifères. Car le concret des annonces laisse présager le pire.
Côté financement, Macron instrumentalise une nouvelle fois la catastrophique T2A. Facile puisque cela fait maintenant plusieurs années que l’unanimité se fait contre elle. Il annonce sa fin progressive. Mais ne remet en aucun cas le financement de la santé par le système de LFSS (Loi de Financement de la Sécurité Sociale), véritable outil d’austérité imposée. Remplacer la T2A en restant dans un système de budget insuffisant et fermé, c’est nous condamner à organiser et répartir le manque. Avec une bonne dose d’autoritarisme quand il le fait passer au parlement à coup de 49.3 comme en 2022.
Nous en arrivons au plus grave, la remise en cause des 35h. Macron prouve qu’il n’a vraiment pas compris le niveau de la crise dans nos établissements. Il voit un “système sur-contraint” par les 35h. Il ferait mieux de les considérer les 35h, ainsi que les repos et congés, comme les moyens absolument nécessaires pour faire tenir le système et le préserver. Toutes volontés d'aggraver les conditions de travail, de nier le respect des repos et de la vie privée, ne feront que creuser encore plus la fosse dans laquelle notre système de santé est enfoncé. Et elles provoqueront encore plus de départs de professionnel·les, avec les errances thérapeutiques et les pertes de chances pour les patient·es qui en découlent.
La Fédération SUD santé sociaux continue d’exiger un choc de moyens, à hauteur de dizaines de milliards d’Euros annuels. C’est une condition nécessaire et obligatoire pour préserver et remettre sur pied notre système de santé, comme il est indispensable de défendre notre système de Sécurité Sociale et de retraite par répartition, malmenés depuis des années pour offrir un boulevard au privé lucratif.
SUD mènera avec les professionnel·les les combats nécessaires pour imposer ces changements de politiques.
Pour cela, toutes et tous dans la rue le 19 janvier contre la réforme des retraites et le 2 février 2023, lors des négociations de branche de la future convention collective de la Branche des Associations Sanitaires, Sociales et Médico Sociales (BASS-MS)