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La flamme horrifique

Liberté, Égalité, Fraternité
Entrave, Ségrégation, Exclusion…

Symbole des jeux olympiques, le passage de la flamme olympique à travers la France ?

Symbole, surtout, de la politique d’un gouvernement méprisant envers les plus fragiles, les plus précaires. Après un « nettoyage social » de Paris, avec l’expulsion sans ménagement des sans-abris et des « indésirables », la préfecture de Loire-Atlantique, s’octroie le droit d’imposer des mesures liberticides pour les patients atteints de troubles psychiatriques de l’hôpital de Nantes, en interdisant les sorties lors du passage de la flamme olympique, la première semaine de juin. (voir l'article de médiacités)

Stigmatisée, la psychiatrie…

Depuis trop longtemps, nous assistons à un retour massif d’une psychiatrie sécuritaire, entravante et stigmatisante. Malheureusement, la médiatisation de faits graves récents et leur récupération politique ne sont venues que renforcer cet a priori du « fou dangereux et imprévisible ».

Alors que sont prônées la déstigmatisation et l’inclusion, soignants, patients et familles sont témoins d’un grand bond en arrière, avec le retour de l’asile comme lieu d’enfermement.

Engorgés, les services d’urgences psychiatriques…

Pleins à craquer, les services d’admission et d’hospitalisation au long court…

Saturés, les CMP...

Attachés, enfermés, hospitalisés sous contrainte, voilà la réalité de beaucoup de patients arrivant à l’hôpital. Faute de moyens suffisants donnés à la psychiatrie publique et d’une volonté politique de soutenir une psychiatrie humaine !

Nous dénonçons cette vision réductrice et mensongère de la « folie » et des personnes souffrant de troubles psychiatriques.

Nous nous scandalisons de cette politique de contrôle social et de stigmatisation des plus fragiles psychiquement.

Face à des politiques qui surfent sur la haine de l’autre, plus que jamais, il est urgent de défendre une psychiatrie fondée sur l’accueil et la relation comme conditions du soin !

Au tout sécuritaire et à cette psychiatrie de commissariat, nous opposons la liberté de circulation pour tous-tes, dans et hors les murs de l’hôpital, des soins sur-mesure, construits pour et avec les principaux concernés que sont les patients et leurs familles.

Ce n’est pas d’un renfort du pouvoir de la préfecture dont la psychiatrie a besoin.

Les moyens nécessaires pour bien soigner sont connus :

  • Du personnel en nombre suffisant, pour assurer un accueil digne, une présence suffisamment contenante ;

  • Un véritable financement de l’hôpital public, qui lui permette de renouer avec sa fonction première : soigner ;

  • Le respect de nos outils de travail : réunions cliniques, de synthèses, analyse de la pratique… (serait-il concevable de retirer son bistouri à un chirurgien ?), et du temps, nécessaire pour être auprès des patients, tisser la relation, vecteur central du soin, les accompagner, les soigner ;

  • Une formation continue pour soutenir un travail clinique de qualité et penser des soins « sur-mesure » ;

  • De vraies mesures d’alternatives à l’isolement et à la contention, penser avec et pour les soignants et les patients.

«Sans la reconnaissance de la valeur humaine de la folie, c’est l’homme même qui disparaît.»
François Tosquelles